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Au début des années 1990, le compositeur Nicolas Frize entreprend de construire une structure inédite de création musicale, de formation et de travail au sein de la Maison centrale de Saint-Maur. trente ans plus tard, le Studio du temps poursuit ses activités. Nicolas Frize retrace ici les étapes de cette expérience à la fois singulière et exemplaire, toujours en butte à une idéologie carcérale dont il s’emploie inlassablement à desserrer l’étau.
Réédition du fameux ouvrage (épuisé depuis plusieurs années) de Félix Guattari, l’un des premier penseurs à avoir théorisé la notion d’"écosophie" en France.
Un document. Ces conversations à trois témoignent de l’inflexion des pratiques freudiennes et lacaniennes, à l’aune d’une recherche schizoanalytique toujours à poursuivre.
Dans le dernier livre publié de son vivant, en 1992, Félix Guattari entreprend la métamodélisation du corpus conceptuel forgé dans ses ouvrages précédents, de L’Anti–Œdipe (avec Gilles Deleuze, 1972) aux Trois écologies et aux Cartographies schizoanalytiques (1989).
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De Leros, île grecque abritant un établissement asilaire d’un autre âge qu’il est invité à visiter en 1989, à La Borde, clinique expérimentale où il a rejoint Jean Oury en 1955 et où il travaillera jusqu’à sa mort (en 1992), Félix Guattari établit ici le bilan de ses années d’activité clinique et théorique.
Dans ce recueil dont Félix Guattari avait lui-même défini le contenu peu de temps avant sa disparition, il en appelle à une pratique de la cure psychiatrique dans des institutions qui sauraient renouveler leurs instruments et faire preuve, vis-à-vis de leurs patients, d’une créativité comparable à celle de l’artiste. Renouvellement qu’il souhaiterait voir étendu à d’autres secteurs de la société.
Préface de Stéphane Nadaud
« Si Kafka vivait comme en rêve, il rêvait aussi comme il écrivait, de sorte qu’une boucle littéraire ne cessait de nouer ses réalités quotidiennes et son imaginaire onirique. »
Félix Guattari
La campagne pour l’élection présidentielle est le théâtre de nombreux conflits de propriété lexicale-politique, en particulier à gauche. Ce livre (1955) projette loin devant lui des définitions non seulement utiles, mais peu sujettes à contestation – le ton en est à tout instant sans concession.
Universel, le racisme l’est, tel que Jean-Loup Amselle l’interprète et l’analyse dans ce livre. Moins ancien qu’on ne le pense et plus partagé qu’on ne le croit. Partout le même, c’est-à-dire ne souffrant pas les différences de nature dont on voudrait l’affubler (à ce titre, affirme-t-il, l’antisémitisme est un racisme parmi les autres). Parce que la matrice en est la même, que l’Europe colonisatrice a mis à l’essai en Afrique (où il sévit sans faillir) avant de le répandre dans toute l’Europe.
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Un autre ton de Foucault. Un autre Foucault. Plus près de l’aveu de soi. Plus près de la littérature. Deux conférences de 1966 : totalement inédite pour l’une (Le Corps Utopique) ; inédite sous cette forme pour l’autre (Les Hétérotopies).
« Homo sacer » de Giorgio Agamben : 9 volumes, écrits et publiés de 1997-2015 (une intégrale en a été publiée aux éditions du Seuil) constitue sans nul doute l’une des entreprises philosophiques les plus considérables de ces vingt dernières années. Étienne Balibar, Jean-Luc Nancy, Mathieu Potte-Bonneville, Thomas Benatouïl, Barbara Carnevali, Federico Tarragoni, entre autres, la commentent et pensent ici, dans un collectif dirigé par Anoush Ganjipour.
Enzo Traverso aborde l’histoire du XXe siècle à travers les écrits et les correspondances croisées des grands écrivains et philosophes judéo-allemands en exil. Nouvelle édition augmentée de l’ouvrage paru en 2004.
Qu’est-ce que l’écosophie ? réunit les textes rares ou inédits que Félix Guattari rédige entre 1985 et 1992, à l’issue de ce qu’il a nommé « les années d’hiver ». Proche des partis écologistes, qui lui paraissent alors pouvoir exprimer un « nouveau type de militantisme » (il déchantera rapidement), il entreprend de formaliser une théorie écologiste dont l’ambition ne se limite nullement à la sauvegarde de l’environnement. Les textes qui composent ce volume exceptionnel constituent un témoignage précieux sur une période dont l’histoire politique reste en grande partie à écrire ; ils anticipent également les errements partisans du mouvement écologiste actuel.
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À l’heure où l’activité des soignants en psychiatrie est toujours davantage soumise à des considérations gestionnaires, la lecture des textes de Tony Lainé apparaît salutaire. Psychiatre et psychanalyste longtemps proche du Parti communiste français, Tony Lainé (1930-1992) s’est employé sans relâche à défendre la nécessité d’un service public de santé mentale attentif non seulement aux souffrances psychiques des patients, mais aussi à leur condition socio-économique.
L’une des œuvres maîtresses de la critique communiste, écrite au sortir du parti par celui qui, associé à Blanchot, Antelme et Duras, mènera de 1955 à 1970 les actions intellectuelles-politiques les plus marquantes (le « Manifeste des 121 », entre autres). Publié en 1953 chez Gallimard, « Le Communisme » n’a jamais été réimprimé, et est introuvable depuis.
Alain Hobé,
Michel Surya,
Jean-Pierre Ostende,
Sébastien Raimondi,
Xavier Person,
Alain Jugnon,
Alphonse Clarou,
Emmanuel Laugier,
François Séguret,
Jean-Paul Curnier,
Pierre-Ulysse Barranque,
Paul Audi,
Mathilde Girard,
Jean-Paul Galibert,
Robert Cantarella,
Rudy Ricciotti,
Alain Kruger,
Sylvain Prudhomme,
Serge Bossini,
Christian Lacroix,
Henri-Pierre Jeudy,
Jacques Durand,
Christophe Fiat,
Christian Milovanoff,
Guy-André Lagesse,
Cédric Mong-Hy,
Emmanuel Loi,
Sébastien Thiery,
Gaëlle Obiégly
Vingt-huit auteurs réunis pour témoigner de l’importance de l’œuvre de Jean-Paul Curnier, mort en août 2017. Dont la pensée – politique, esthétique, existentielle – aura été l’une des plus incoercibles depuis Guy Debord et Jean Baudrillard. Qu’il faut lire et faire lire, pour se redonner une pensée et une vie.
« L’intérêt de la scène, c’est de montrer la pensée au travail, les concepts en train de se faire par opposition à toute une tradition philosophique qui dit qu’il faut d’abord définir les termes et voir comment ils se combinent et donnent la rationalité de la chose. » (Jacques Rancière)
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"Par-dessus tête" réunit tous les textes inédits ou devenus introuvables de l’œuvre littéraire de Jean-Paul Curnier, depuis "Peine perdue". Tout un pan méconnu et admirable de son œuvre.
Que peut faire la pensée, que peut faire la psychanalyse avec la littérature ? De la littérature encore, répond simplement Alain Jugnon dans ce « Folie & Poésie selon Deleuze et Guattari », pour peu qu’on l’écrive et la lise comme on fait la révolution– une révolution poétique, au prix de quoi elle pourra être politique.
Arno Münster rend ici hommage à l’œuvre d’André Tosel, dont on s’étonne qu’elle n’ait pas davantage été connue. Il la critique aussi bien, en toute amitié, depuis les points de vue qui lui sont propres, poursuivant en somme ce qui a lié essentiellement leurs deux pensées et les a parfois opposés, des années durant.
Réédition d’un livre épuisé de Daniel Bensaïd, de 2005. Où celui-ci ne se contente pas d’analyser les effets des replis communautaires et des retours du religieux ; où il en appelle, de façon prémonitoire, à la nécessité d’une laïcité irrécupérable, parce qu’athée. Le livre d’un mécréant résolu.
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Ici réunis pour la première fois, ces textes témoignent du constant souci de Georges Bataille de « voir » auquel l’art invite, certes, mais auquel Georges Bataille a toujours en toute matière invité, et dont il n’est pas loin de faire une condition supplémentaire de la pensée.
« Un appel moins à le lire qu’à dire avec lui des mots nouveaux, des mots toujours à nouveau impossiblement prononcés – obscurément lumineusement, comme il le pense. » (Jean-Luc Nancy)
Passionnante rencontre que celle organisée par Jan Völker à Berlin entre deux grands philosophes français, Alain Badiou et Jean-Luc Nancy, non pour parler de leurs philosophies respectives, mais… de la philosophie allemande. Où l’on verra vite que parlant de celle-ci, ils parlent aussi de la leur, et inversement.
Encore et toujours la Révolution russe. Parce que l’événement a été considérable, dont le vingtième siècle a pour partie dépendu ; et parce qu’il dépend de la critique qui doit en être faite, qui doit surtout être faite de sa postérité stalinienne, que l’idée révolutionnaire se perpétue. Par Daniel Bensaïd, qui s’y est tenu toute sa vie.
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Cet ouvrage est le premier à être exclusivement consacré à Pierre Clastres en français. Il s’inscrit dans le mouvement de redécouverte de cette œuvre marginale mais essentielle. Il s’emploie à mettre en avant un aspect méconnu
de l’anthropologie politique de l’auteur de La Société contre l’État :
ses suggestions psychanalytiques, dont la force d’éclairage autorise
à présenter ses analyses ethnologiques sous un nouveau jour.
La question d’Israël : un sujet en effet « sensible ». C’est pourquoi il fallait un livre d’inspiration progressiste (l’auteur dit : « ouvrière ») à la fois raisonné, instruit et senti.
Aucun livre n’avait encore décrit avec autant de précision, sans jamais l’idéaliser ni la stigmatiser, la société nomade que forment les voyageurs sans visa qui souhaitent rejoindre l’Europe. Ce récit relate le périple de trois années effectué par Mahmoud Traoré entre Dakar (Sénégal) et l’enclave espagnole de Ceuta, où il participa à l’assaut collectif de la « barrière de sécurité », le 29 septembre 2005, et réussit à la franchir après plusieurs tentatives avortées.
Au plus près des moments les plus noirs de son œuvre et des questions théoriques les plus litigieuses qu’elle soulève, L’Art de la faute propose une lecture inédite de Georges Bataille, dans laquelle l’approche des écrits se veut autant biographique que théorique
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L’histoire récente – 25 années – vue, lue et interprétée par une historienne, ici affranchie des règles académiques, qui fait du savoir sur l’histoire qui est le sien une ressource pour penser le présent et s’engager dans ses luttes. Un modèle.
Démocratie et piraterie : pourquoi un tel rapprochement contre-nature ? Parce que, répond Jean-Paul Curnier dans ce nouveau livre provocant, la démocratie a la piraterie dans l’âme, et cela, depuis ses origines jusqu’à nos jours.
Les attentats, les assassinats de masses suscitent l’effroi et l’indignation, d’abord. Mais qu’entraînent-ils pour la pensée ? Partant des « images » de cette guerre, et s’appuyant sur Kleist et Bataille, Juan Branco se livre ici à une brève et dense méditation sur les régimes de représentation de la violence et de la mort dans des systèmes politiques qui croyaient s’en être débarrassés.
À l’occasion de la sortie en salle du nouveau film de Hugo Santiago, "Le Ciel du Centaure", un livre à trois voix, de trois philosophes, perpétuant la tradition de ce cinéaste qu’ont inaugurée Deleuze, Faye, Roubaud et Touraine en défense du deuxième des ses films, "Les Autres" (Santiago, Borges, Bioy Casares), qui avait fait scandale au festival de Cannes de 1974.
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Grand entretien inédit en français avec l’auteur du Principe Espérance, l’un des grands livres de pensée du XXe siècle. Une autobiographie, en quelque sorte, vivante, passionnante.
En sept séquences denses et engagées liées à l’actualité, Alain Badiou décrypte, analyse et pense la situation exemplaire de la Grèce depuis 2011. Il fait de celle-ci l’exemple d’une situation beaucoup plus générale : « une sorte de leçon politique à ciel ouvert ».
La Limite de l’utile, entre la « Notion de dépense » et La Part maudite, constitue l’un des jalons essentiels de l’œuvre « politique » de Bataille. Il est publié ici pour la première fois séparément.
En quoi l’inauguration du musée du Louvre d’Abu Dhabi, et les contestations auxquelles elle donne lieu, renouvelle-t-elle la représentation qu’il faut de faire de la forme musée en tant que telle, a fortiori de la forme occidentale du musée quand celui-ci se veut « universel » même hors de l’Occident ? C’est la réflexion à laquelle, dans la lignée de Foucault et de ses « hétérotopies » se livre Jean-Loup Amselle avec ce nouveau titre.
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Le titre de cet ouvrage désigne littéralement ce qui fait son contenu : une autre condition, une autre expérience de la pensée. Donc aussi une autre forme de pensée résultant de la pratique effective, par son auteur, de la chasse à l’arc.
Comment comprendre et penser la dérive rapide et très droitière d’un certain nombre de penseurs se réclamant hier encore de la gauche ? Celle d’Onfray, dans le cas présent ? Comme un opportunisme ? Comme l’effet d’un ressentiment ? Ou comme celui de la confusion d’une œuvre enfin rendue clairement apparente ? Alain Jugnon, qui connaît bien celle de Michel Onfray, répond ici dans cet essai polémique virulent et drôle.
« Dieu d’un côté, de l’autre l’argent : dans un cas comme dans l’autre le salut. Le capitalisme est en reste cependant, et qui le sait ; qui sait qu’il n’a jamais à promettre que d’épisodiques et petits saluts, quand le djihadisme n’en promet qu’un, mais entier, et éternel. Le bénéfice du capitalisme, en revanche : il sait faire valoir ses saluts immédiats, fussent-ils épisodiques et petits ; le préjudice du djihadisme : il peine à faire valoir le sien, qui n’est pas moins lointain qu’éternel – de là, la précipitation dans l’exaucement par le martyre. »
À l’âge de l’anthropocène, les indispensables rapports des hommes avec leur environnement sont à concevoir non pas en termes de relations avec un écosystème divinisé en Terre, mais comme interaction sociale avec des écologies modelées par les pratiques techniques et sémiotiques des hommes.
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Quelles interprétations autres que sociologiques et politiques sont susceptibles d’expliquer le passage à l’action violente (ce qu’il est convenu d’appeler la « radicalisation » ?). Fethi Benslama (également auteur de La guerre des subjectivités en islam) a réuni autour de lui et pour y répondre psychanalystes, psychiatres et anthropologues. Des interprétations essentielles.
L’Intellectuel compulsif est un essai de micro-histoire contemporaine. Ivan Segré se saisit d’un fait symptomatique, réunit une documentation et en propose l’analyse méthodique.
Passionnant entretien, dialogue même, entre une jeune philosophe et psychanalyste, Mathilde Girard, et un philosophe considérable, Jean-Luc Nancy, où sont redessinés et repensés les thèmes constitutifs d’une œuvre majeure, et les amitiés qui
la traversent, entre autres celle, très présente dans ce livre,
de Philippe Lacoue-Labarthe.
Unique débat public, resté inédit, entre deux des intellectuels français les plus importants de la fin du siècle dernier, en février 2003, à la veille de l’intervention américaine en Irak. Opposant les moyens de la pensée à cette guerre-là, qui s’exceptait de tout droit international ; pensant la guerre contemporaine en général et les guerres à venir.
Un DVD de l’enregistrement du débat est joint au livre.
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Si le cœur de l’événement est l’élimination du témoin, il ne peut pas être question de témoigner de ce qui est arrivé au cœur de l’événement. En d’autres termes, il ne peut pas y avoir de relation humaniste à la Catastrophe. Et, inversement, aucun témoignage entendu en termes humanistes ne peut rendre compte de la Catastrophe.
Un dialogue entre le philosophe platonicien et une jeune docteur en philosophie, où sont abordées les thématiques chères à l’auteur des livres de la série « Circonstances » (Lignes) et d’une nouvelle traduction récente de « La République de Platon » (Fayard). Cet échange fait apparaître une problématique commune, celle de la recherche des « noms » possibles, actuels et futurs, nécessaires à un usage résolument politique de la philosophie.
Presque inconnues, ces « adresses » de Georges Bataille à André Breton sous forme de « Lettres ouvertes à des camarades » marquent l’apogée de la très violente altercation des deux hommes au tournant des années trente. Le motif : Sade, et l’usage qu’on en fait. Un usage de fou, selon Breton parlant de Bataille ; d’hypocrite, selon Bataille parlant de Breton. Ceci cependant en résulte qui identifie exemplairement Bataille : c’est dans ces textes qu’apparaît et se constitue le concept d’ « hétérologie ».
La naissance d’une grande revue, vue de l’intérieur, au moyen de la correspondance échangée par son fondateur et directeur, Georges Bataille, et celui qu’il associa de fait à sa direction les cinq premières années, l’important philosophe allemand Éric Weil. Correspondance dans laquelle se lisent les lignes de force de l’immédiat après-guerre intellectuel et politique.
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Alain Badiou,
Étienne Balibar,
Costas Douzinas,
Amador Fernández-Savater,
Maria Kakogianni,
Elsa Papageorgiou,
Jacques Rancière,
Yannis Stavrakakis,
Camille Louis,
Bruno Theret,
Howard Caygill,
Toni Negri,
Marie Cuillerai
Du 18 au 20 janvier 2013 s’est tenu à l’université de Paris 8, Saint-Denis le colloque intitulé « Le Symptôma grec », en présence de plusieurs penseurs éminents et d’activistes de plusieurs pays. Cette rencontre publique plaçait les intervenants dans la délicate situation de devoir penser notre temps, aux conditions de la philosophie ou de leurs disciplines universitaires respectives.
Comment décrire et penser le phénomène, aussi violent que symptomatique de notre époque, du passage d’un certain nombre d’intellectuels, agitateurs, journalistes de l’extrême gauche vers l’extrême droite ? C’est à quoi s’emploie Jean-Loup Amselle, qui, dans ce livre, actualise un tableau consternant dont Dieudonné et Soral ne sont que les noms les plus connus, et pense ce processus en ethnologue. Posant avec perspicacité cette question : qu’est-ce qu’un tel processus doit au regain de mode du primitivisme dû aux études post-coloniales ?
La question politique va se poser intensément des réparations dues au titre du crime de la traite négrière. Début 2015. Louis Sala-Molins , l’éditeur du Code Noir (12 éditions), prend parti en présentant les livres de colère de deux Capucins de la fin du dix-septième siècle, qui exigeaient non seulement la cessation immédiate de cette infamie, mais, déjà, des réparations sans condition.
Ni réfutation polémique, ni commentaire mimétique, le présent essai de Jacob Rogozinski se propose de tracer dans l’œuvre de Jacques Derrida une ligne de partage entre ce qui se laisse déconstruire et ce qui reste. De découvrir la part indéconstructible de la déconstruction, les « cryptes » de Derrida : ses points de résistance, les impensés
de sa pensée.
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Honni par une droite réactionnaire qui se cherchait une identité, célébré par une gauche intellectuelle qui a pourtant tardé à en entreprendre l’étude, le genre se retrouve au cœur de polémiques politiques violentes. En désaccord avec les uns et les autres, Geneviève Fraisse fait d’abord le point sur celles-ci, et ce qu’elles signifient. Et s’emploie ensuite à constituer avec ce mot en partie nouveau un nouvel objet de pensée philosophique, dans la droite ligne de ses travaux sur l’émancipation des femmes et l’égalité des
sexes.
Le présent volume est l’archive d’une discussion mémorable. Elle eut lieu au soir du 5 février 1988, dans le grand amphithéâtre de l’université de Heidelberg réservé aux événements exceptionnels, qui réunit les philosophes Jacques Derrida, Hans-Georg Gadamer et Philippe Lacoue-Labarthe pour une conférence intitulée : « Heidegger : portée philosophique et politique de sa pensée ».
Une voix libre, parmi les plus libres, dont l’ironie, sans limite, pose que les choses, étant ce qu’elle sont (politiquement, socialement, moralement, culturellement), rien ne sert de prétendre y remédier ; qu’il faut au contraire s’employer à les aggraver. "Les Prospérités du désastre" constitue le deuxième volume d’"Aggravation" paru en 2002.
Livre essentiel, paru en mars 2014, avec lequel Fethi Benslama fait le point sur une vingtaine d’années de travail. Travail exemplaire qu’il n’y a que lui à mener, lequel consiste à focaliser son attention sur les aspects fondamentalement subjectifs qui président à tout conflit ; dans le cas présent aux conflits qui dévastent les terres d’Islam. Des Musulmans, comme il est trop communément convenu de dire en Occident, suffit-il de parler en termes historiques, sociaux, économiques, géo-politiques ? Autrement dit : de masses ? Que peut-on en apprendre de déterminant en se servant des outils de la psychanalyse, par exemple ?
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Au travers du prisme marxien du temps de travail considéré comme mesure de la valeur, Jean-Paul Galibert introduit la notion de « double travail », qui consiste à faire payer le consommateur deux fois : une première fois pour acquérir le bien, l’instrument « chronophage », une seconde fois pour imaginer et produire le contenu correspondant à sa forme vide.
Jean-Luc Nancy compte parmi les penseurs les plus importants de notre temps. Largement traduite et commentée dans le monde entier, sa philosophie est en passe de devenir aussi connue que celle de Jacques Derrida ou d’Alain Badiou aux États-Unis. Le livre de Frédéric Neyrat constitue une très riche et personnelle contribution à l’interprétation générale de l’œuvre de Jean-Luc Nancy, et plus spécifiquement à ce qu’elle a d’essentiellement politique.
Tous deux originaires de pays des Balkans récemment promus États membres de l’Union européenne, les philosophes Slavoj Žižek et Srećko Horvat observent de quelle façon la promesse de paix, de démocratie et de prospérité que portait l’Europe s’est essoufflée dans la succession des « plans de sauvetage » et des ajustements structurels imposés par les instances communautaires et internationales.
La mode a fait de l’inauthentique l’espace de ses expérimentations. Lorsqu’ils véhiculent les codes de la frivolité, créateurs et top-modèles le font en conscience, et se posent en sujets d’énonciation
à part entière. L’examen du « phénomène de mode » fait apparaître
la relation étroite qu’il entretient avec les motifs fondamentaux
de la représentation occidentale : un platonisme « hétérodoxe »
et une « inversion paradoxale de l’incarnation », entendue en son
sens religieux.
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Entre 1927 et 1929, Nikos Kazantzaki, Panaït Istrati et leurs compagnes respectives – Eleni Samios et Bilili – entreprennent un long voyage en URSS, afin de témoigner favorablement de l’avancée de la révolution russe. Inédit en français, ce récit d’Eleni Samios-Kazantzaki est celui de l’aventure qui conduit les quatre jeunes gens épris de révolution, sans "guide", depuis Moscou jusqu’aux confins européens de l’URSS. À l’occasion de ce voyage, Panaït Istrati, d’abord fervent partisan de la révolution, dut brutalement déchanter, ayant constaté les dérives et les abus de la bureaucratie stalinienne.
« S’il s’agit d’abord d’ironiser sur le mot "changement" utilisé comme slogan par le candidat socialiste à la présidentielle, c’est surtout de penser notre époque à quoi s’attache l’écrivain-philosophe. Et la penser radicalement en usant de cette langue si particulière qui mélange une forme de préciosité à une implacable logique. » Thierry Guichard, Le Matricule des Anges
Le geste performatif de déplacement qui fait de l’objet une archive contient implicitement tout autant qu’il révèle la mise en scène politique du grand partage des cultures, des espaces et des temps, de la mémoire et de l’histoire. Il faudra, montre ici Serge Margel, lire, déchiffrer, décrypter, dans ce déplacement de l’objet, l’instituant d’un lieu à l’autre, d’un temps à d’autres temps, l’histoire d’une domination, voire d’une barbarie, la construction d’un discours dominant, la légitimation d’une souveraineté.
« L’hypercapitalisme opère donc un tri sélectif des existences, entre celles qui vont consacrer leur existence entière à l’hypertravail, et celles qui seront détruites. […] Le suicide est le mode de sélection idéal, car aucune forme de tri sélectif autoritaire des existences n’est viable. »
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« Personne », tel est peut-être l’aveu du véritable nom du sujet de la scène primitive qui ne cessera de hanter l’Occident : la scène du long périple d’Ulysse, de la traversée du néant, du passage par la mort et du retour à soi dans l’affirmation d’une identité enfin retrouvée. Ce sujet, le sujet est l’hypothèse même de l’Occident, sa supposition, ce qui le détermine et le soutient dans sa quête effrénée de lui-même.
Jean-Loup Amselle évoque ici certains auteurs, et non des moindres, Lévi-Strauss notamment qui, dans une filiation primitiviste inspirée de Rousseau, croient trouver dans les sociétés primitives des remèdes à notre mal-être ou à notre désenchantement démocratique.
L’écologie politique peut-elle faire l’économie d’une remise en question fondamentale des principes de la société capitaliste ? Dans cet essai qui retrace l’histoire et les principales lignes de fracture de l’écologie politique depuis sa création, Arno Münster répond par la négative, et appelle de ses vœux l’avènement d’un véritable « socialisme vert », qui saurait articuler efficacement les préoccupations sociales et environnementales.
« Les fêtes appartiennent à ceux qui les font ». Dans ce récit, qui est aussi une méditation sur le devenir et la nécessité des « fêtes », en ces temps de crise, Francis Marmande fait référence aux « fêtes » de sa ville d’origine, Bayonne, dont 2012 marquera le 80e anniversaire.
« Les fêtes de Bayonne m’ont maintenu en vie. J’y vais toujours. Je réduis les nuits, les consommations, les drôleries, mais j’y vais. Les fêtes vous font aussi. Vous ne faites que ce qu’elles vous laissent faire selon votre ardeur à vous. »
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Étude tout à fait détonante et novatrice, Bataille cosmique, de Cédric Mong-Hy arpente des territoires de l’œuvre de Georges Bataille jusque-là restés entièrement inexplorés. Créditant celui-ci d’un titre supplémentaire : d’interprète inspiré de la science de son temps.
Aucun livre encore n’avait pensé la grève avec une joie, un
sérieux, une frénésie, une contagion, un élan pareils. Jusque dans
ses conséquences philosophiques, historiques, personnelles,
collectives, intimes. En particulier, en tâchant de penser la
différence entre la grève syndicale et disciplinaire – et celle née
dans le désir. Et leur raccrochement, vaille que vaille, l’une sur
l’autre. Car il n’y a qu’une seule grève…
Pour la première fois en édition séparée, ce livre essentiel de Georges Bataille, écrit au début des années 1950. De tous les essais de Bataille, La Souveraineté est peut-être en effet le plus « fou ». Son objet, pour autant que le titre l’indiquerait sans réserve, serait qu’enfin l’homme soit rendu à sa libre et illimitée souveraineté.
Dans ce septième volume de la série « Circonstances » Alain Badiou tire les enseignements politiques de la présidence catastrophique de Nicolas Sarkozy.
Les prochaines élections présidentielles lui offrent l’occasion d’affirmer son opposition de principe au prétendu choix démocratique que constituerait le « vote ». Ce dernier ressortit selon lui à un pur et simple « choix forcé qui annule toute pensée
autonome et tout désir vrai ».
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Entre la société du spectacle de Guy Debord et la société
de contrôle de Michel Foucault, la « société du spectral »
est celle où les corps sont contrôlés par des spectres,
c’est-à-dire par tous les dispositifs technoculturels qui
influencent, manipulent ou transforment les affects, les
désirs, les attentions les plus imperceptibles. Le corps
de star – incarnation du glamour –, la marionnette et le
sex machine sont les expressions exemplaires de cette
société fantomale, que peuplent des corps-machines
soumis au règne de cette domination d’un genre nouveau.
Paru en 1963 dans la revue Critique, une année après la mort de Georges Bataille, ce texte d’hommage du jeune Michel Foucault inaugure la postérité de Georges Bataille en tant que philosophe.
Parution programmée à l’occasion du cinquantenaire de la mort de Georges Bataille (1897-1962).
Durant trois années, Gilles Deleuze et Félix Guattari ont travaillé ensemble pour concevoir l’un des livres phares des années 1970 : L’Anti-Œdipe (Minuit, 1972). Sur les modalités de cette association inédite, que Gilles Deleuze qualifiera plus tard de « groupuscule », les présents Écrits apportent un éclairage décisif. Sont ici réunis – dans un agencement et une présentation de Stéphane Nadaud – les textes, fragments, notes et corrections de Félix Guattari relatifs à la préparation de L’Anti-Œdipe. Ils permettent de comprendre, de l’intérieur, le fonctionnement de « Deleuze-Guattari », cette extraordinaire machinerie théorique collective.
Le philosophe allemand Robert Kurz, principal théoricien de la
critique de la valeur en Europe, propose ici son analyse de la crise
financière mondiale de 2008. Selon lui, avec la troisième
révolution industrielle (la microélectronique), le capitalisme
atteint sa limite interne absolue. C’est à cette limite que
les divers épisodes de la présente crise doivent être rapportés pour
devenir intelligibles.
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L’Anus solaire est comme le premier livre de Bataille.
Il a été écrit en même temps qu’Histoire de l’œil dont
il a le caractère d’excès, la « joie fulminante », et le ton
de poésie puérile. Sacrifices est un texte admirable,
tendu, très « jeune » encore, c’est-à-dire antérieur aux
grandes élaborations théoriques par lesquelles Bataille
s’est fait connaître.
L’amitié constitue-t-il un motif philosophique ? À l’origine, oui. Mais le temps lui a fait perdre de son éclat. C’est Blanchot, sans doute, qui le lui a rendu. Et avec lui, après lui, Deleuze, Mascolo, Lyotard, Derrida, etc. L’amitié ne pouvait plus être la même : les désastres de la guerre en avaient fini une fois pour toutes avec l’ancienne. Une nouvelle se dessinerait cependant, qui lui rendra son caractère de motif philosophie éminent.
De même que les révolutions de 1848, au-delà de leurs échecs circonstanciels, ont sonné pour un siècle et demi le retour de la pensée et de l’action révolutionnaires, de même les soulèvements en cours dans le monde arabe, au-delà des replâtrages que va tenter de leur imposer la « communauté internationale », sonnent, à l’échelle mondiale, le retour de la pensée et de l’action des politiques émancipatrices.
Publié la première fois en 1957, ce texte est résolument tourné vers l’avenir. Dénonçant le stalinisme et le communisme d’alors, il poursuit au-delà la chance nouvelle d’une liberté révolutionnaire de l’homme « en proie au possible ». Ouvrir l’horizon politique à un nouveau possible fors des erreurs passées permet ainsi d’« affirmer la beauté et la grandeur intrinsèque de la vie moderne, en tant qu’instables, problématiques et déchirées entre le passé et l’avenir ».
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Alain Jugnon met Debord – les textes de Guy Debord – à l’épreuve d’une situation politique aujourd’hui marquée par la « restauration » sarkozienne : sa haine de l’art, de la littérature, de la philosophie… Le Devenir Debord n’est pas un livre de plus sur Debord (sa vie, son œuvre), mais avec Debord, ici considéré comme un instrument de lutte contre une politique globale du capital qui tient l’homme pour rien.
L’essor remarquable du multiculturalisme, en France, et plus largement en Europe, a pour corrélât inattendu, le déclin du social et l’abandon de l’universalisme. Par un sapement de l’idéologie de la gauche et de l’extrême gauche, le postmodernisme, la nouvelle philosophie et l’antitotalitarisme en sont venus à élaborer une pensée du fragment empruntant à la fois aux études culturelles, de genre (gender studies) et postcoloniales. Effet : la mise purement et simplement au rencart de la lutte des classes et des combats syndicaux.
Un mois avant sa mort (1980), Sartre a fait cette étrange remarque : « Au cours du travail insurrectionnel se produit un déplacement : on l’a vu clairement en 1968, ce n’est plus la sortie, la naissance qui constitue le sens
de l’événement, mais la déchirure dans le sens à la fois social et érotique que lui a donné Georges Bataille. »
La Notion de dépense (janvier 1933) est un article fondamental de Bataille. Fondamental et fondateur. De tous les textes de Bataille, on peut dire qu’ils inaugurent autant qu’ils les contiennent, tous les motifs de l’œuvre. De La Notion de dépense, c’est particulièrement vrai. Économie paradoxale, érotisme, sacrifice, déraison, échange à perte : tout s’y engouffre dans la « fontaine blanche », comme on dit en astro-physique, de l’écriture.
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La conférence de Berlin organisée en mars 2010 s’est donnée pour objectif de prolonger celle de Londres (2009) en étudiant plus particulièrement le lien entre l’Idée du communisme et sa mise en pratique durant les décennies passées. Cela nécessitait une analyse des expériences des états socialistes et de leur échec cuisant. C’est à partir de leurs analyses respectives que les intervenants de plusieurs pays (et notamment des pays ex-soviétiques) étaient ici conviés pour proposer leur vision propre d’une nouvelle orientation émancipatrice, orientation définissable comme « communiste ».
Dans cet ouvrage inédit et inachevé auquel il travaillait au moment de sa disparition, en janvier 2010, Daniel Bensaïd examine en philosophe la généalogie du désespoir révolutionnaire et du "nihilisme", au sein même de la gauche intellectuelle radicale, dans les quarante dernières années.
Bernard Noël est unanimement regardé comme l’un des plus grands poètes-écrivains contemporains, à raison. De là que son œuvre ait été beaucoup commenté déjà. Mais peut-être aucun de ces commentaires, si avisés soient-ils, n’a-t-il mis l’accent comme ce livre s’emploie à le faire : sur son aspect politique. Aspect accidentel ? Non, constitutif de l’œuvre. De toute l’œuvre. C’est ce que montre ici Michel Surya, dans un volume qui aborde à de nouveaux frais la question du rapport politique aux mots et à la langue.
La figure de la révolte suscite la méfiance. On lui préfère généralement celle de la révolution. Pour Pierandrea Amato, la révolte constitue au contraire le présupposé ultra-politique de toute politique véritable, parce qu’elle est inscrite dans l’existence de chacun : « la révolte, affirme-t-il en effet, est un événement qui manifeste une inclination fondamentale de l’existence humaine. »
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« La seule chance est celle de sortir du capitalisme industriel et de ses fondements, c’est-à-dire de la marchandise et de son fétichisme, de la valeur, de l’argent, du marché, de l’État, de la concurrence, de la Nation, du patriarcat, du travail et du narcissisme, au lieu de les aménager, de s’en emparer, de les améliorer ou de s’en servir. » A. Jappe
Slavoj Žižek est un insatiable penseur du réel qui cherche à abolir la frontière entre le concret et l’abstrait. La présente série d’entretiens inédits menés par Fabien Tarby permet de préciser les principales lignes de force de sa philosophie vive et engagée, jamais oublieuse de l’état présent du monde.
Il y a, dans Les Nouveaux espaces de liberté, livre rédigé à quatre mains au tout début des années 1980, une énergie rare qui contraste avec le recul de l’orientation révolutionnaire dans les années 1970. Ici, aucun recul – aucune « mort du politique », comme on disait beaucoup alors ; au contraire, une volonté d’affirmation réitérée et réorientée. Affirmation politique.
Des deux présidents italien et français, il ne fait nul doute que le premier s’est constitué une certaine avance dans l’art de la manipulation télévisuelle et dans celui de la persécution administrative et policière de certaines catégories de la population. Dans Berlusconi, Le Corps du chef, Marco Belpoliti analyse un aspect particulier de la pratique du pouvoir du Président du conseil italien, qui tient à son rapport au corps et à la représentation photographique de ce dernier. Les lecteurs français noteront certaines similitudes troublantes.
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Texte intégral de la conférence prononcée le 5 mars 1944 par Georges Bataille, et de la célèbre « discussion » qui a suivi. Étaient notamment présents, à l’invitation de Marcel Moré : Arthur Adamov, Maurice Blanchot, Pierre Burgelin, Simone de Beauvoir, Albert Camus, Jean Daniélou, Dominique Dubarle, Maurice de Gandillac, Jean Hyppolite, Pierre Klossowski, Michel Leiris, Jacques Madaule, Gabriel Marcel, Louis Massignon, Maurice Merleau-Ponty, Jean Paulhan, Pierre Prévost, Jean-Paul Sartre...
Actes de la rencontre internationale organisée par le Parlement des philosophes à Strasbourg, en 2009. Avec : Jacob Rogozinski, André Hirt, Antonia Birnbaum,
Helga Finter, Francis Fischer, Esa Kirkkopelto, Maud Meyzaud,
Jean-Christophe Bailly, Isabelle Baladine Howald, Mehdi Belhaj Kacem, Marc Goldschmit, Évelyne Grossman, Jérôme Lèbre, Susanna Lindberg, Boyan Manchev, Jean-Clet Martin, Patrick Werly, Sylvie Decorniquet,
Sara Guindani, Huang Kuan-min, Artemy Magun, Andrea Potestà,
Jean-Luc Nancy.
Les deux « adversaires » ici en présence témoignent, dans le débat d’idées, de deux visions irréconciliables. Tout, dans leurs prises de positions respectives, les sépare : Alain Badiou comme penseur d’un communisme renouvelé ; Alain Finkielkraut comme observateur désolé de la « perte des choses ». La conversation passionnée qui a résulté de leur face-à-face – organisé à l’initiative de Aude Lancelin – prend souvent la tournure très vive d’une « explication », aussi bien à propos du débat sur l’identité nationale, du judaïsme et d’Israël, de Mai 68, que du retour en grâce de l’idée du communisme.
Ou comment les idées reçues, dans nos sociétés « les plus avancées sur le plan de la marchandisation et de la mondialisation des échanges et des informations », forment la matière d’un langage où se donnent d’abord à voir la misère conceptuelle du démocrate, ses interrogations creuses et sa bonne volonté dénuée d’emploi. Cet essai facétieux engage la critique du démocrate contemporain par le moyen même de la langue dont il fait usage.
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« Nulle part mieux que dans l’˝immobilier˝ ne se montre cette transmutation métaphysique qui transforme la chose en ˝produit˝. En effet, pour que l’immobilier devienne une activité hautement rentable, il faut qu’au préalable se modifie radicalement la conception que les mortels se font de l’essence de l’espace et changent en conséquence leur manière d’habiter sur terre et de construire leur habitat. »
Pour commémorer le dixième anniversaire de la mort de Gilles Châtelet, auteur du fameux essai critique Vivre et penser comme des porcs, paru en 1998, les Éditions Lignes publient le recueil de ses interventions et textes politiques inédits ou devenus introuvables.
« On a donc ça en rayon : un Jésucri pour notre malheur. Le pauvre Arto, du Jésucri, il en a bavé par les cheveux, par les nerfs, par la bouche et par le cu (comme il dit et écrit : chez lui, c’est le même trou). »
Deux textes, deux conférences ; qui ont la rigueur des textes et la vitesse des conférences. L’un prend au mot le concept d’inesthétique, concept qui doit à Badiou ; l’autre celui d’héroïsme, que l’auteur applique à Lacoue-Labarthe.
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L’Idée du communisme réunit les textes prononcés au colloque « On The Idea of Communism », organisé à l’initiative d’Alain Badiou et de Slavoj Zizek à Londres, en mars 2009. Avec les interventions des philosophes : Alain Badiou, Judith Balso, Bruno Bosteels, Susan Buck-Morss, Terry Eagleton, Peter Hallward, Michael Hardt, Minqi Li, Jean-Luc Nancy, Toni Negri, Jacques Rancière, Alessandro Russo, Alberto Toscano, Gianni Vattimo, Wang Hui, Slavoj Zizek.
À la phrase fameuse de B.Latour – suivant laquelle « nous n’avons jamais été modernes » –, Pierre-Damien Huyghe, rappelant la parenté lexicale entre « modernisation » et « modification », oppose l’idée que nous avons au contraire toujours été modernes, car les humains, faits pour vivre de techniques, inventent sans cesse et peuvent ainsi indéfiniment toucher à leurs conditions de vie.
Première publication séparée de l’article paru en 1933 dans La Critique sociale. Georges Bataille décrit le caractère inéluctable de la guerre à venir, en faisant usage de la sociologie durkheimienne (touchant au « sacré »), de la phénoménologie allemande et de la psychanalyse freudienne. Texte suivi d’une analyse de Michel Surya.
Le « principe d’Université » est celui qui fonde historiquement l’Université comme lieu de l’exercice inconditionnel, libre et public de la pensée. Or les universités sont aujourd’hui en proie à des mesures de « rupture » à courte vue, menées brutalement par des « nouveaux décideurs » , qui vont à l’encontre de ce principe fondamental. Le philosophe Plínio Prado nous rappelle que l’Université est en outre le lieu « où la société se pense et où l’avenir se forge » : à ceux de ses acteurs qui refusent de se soumettre aux directives du libéralisme mondial (dont résultent les mesures gestionnaires actuelles), il ne reste donc qu’à résister.
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Contrairement à l’idée toujours répandue, l’édition n’est plus une activité artisanale concentrée dans le Quartier Latin. Martine Prosper, secrétaire générale du Syndicat national Livre-Édition CFDT, décrit une situation bien plus diverse et contrastée, où, sous couvert de « prestige du métier », des pratiques sociales d’un autre temps se donnent libre cours .
À partir de l’affaire dite « de Tarnac » et de l’accusation de terrorisme faite à Julien Coupat, le philosophe Alain Brossat interroge le rapport qu’entretient notre société démocratique avec la violence : Qu’est-ce qui est violent ? L’émeute qui a embrasé une cité de banlieue suite à une « bavure » policière – ou l’action policière elle-même ? une occupation d’usine accompagnée de quelques saccages – ou le licenciement collectif qui l’a précédée ? une attaque de banque – ou les escroqueries en grand commises par des prédateurs de haut vol comme Kerviel ou Madoff ?
« L’hypothèse communiste revient à dire que le devenir de l’humanité n’est pas condamné à la domination planétaire du capitalisme, aux inégalités monstrueuses qui l’accompagnent, à l’obscène division du travail et à la « démocratie » qui est, de tout cela, le concentré étatique, organisant en fait le pouvoir sans partage d’une oligarchie très étroite. »
La singularité du crime nazi dans l’Histoire est aujourd’hui connue sous le nom d’Auschwitz. Mais qu’en est-il exactement de cette singularité, qu’en est-il de la pensée de cette singularité ? Le propos de cet ouvrage est
d’interroger des textes théoriques contemporains – philosophique, mathématique, psychanalytique, idéologique – dans lesquels est abordée, sous une forme ou une autre, la question de la singularité d’Auschwitz.
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Sans aucun doute, le premier livre à s’attaquer avec exactitude et justesse à la violente campagne pseudo-« philosémite », dans laquelle Yvan Segré lit les traits d’une trahison politique (qu’il qualifie ici de « réactionnaire ») et non ceux d’une fidélité à l’universalisme juif. La Réaction philosémite, ou La trahison des clercs est l’ouvrage d’un logicien hors pair, que double, de bout en bout, un ironiste rare. Ivan Segré vit en Israël
De la philosophie, oui, et de la plus pure. Et pourtant : il y a dans ce livre une vitesse, une puissance d’affirmation, une brutalité presque, aussi peu professorales que possible. Il y a beau y être question de Heidegger, Merleau-Ponty, Levinas, etc., c’est de Bataille, dont il y est davantage question encore, que ce livre tire ces qualités rares, et fort prometteuses. Un Bataille comme il n’a pas encore été lu ou pas assez et pas assez radicalement – pas assez radicalement en philosophe, le philosophe qu’il fut, le fût-il sur un mode « extravagant ». Croyait-on connaître cette œuvre, on la découvre encore.
La campagne qui s’est développée en faveur des inculpés de Tarnac est portée par un si vif et si constant désir d’innocence, de si persistantes références à la légalité, à l’inoffensive innocence des inculpés qu’il apparaît très distinctement que, pour l’essentiel, le référent démocratique indistinct continue à obscurcir la perception du présent politique de ceux qui s’y trouvent mobilisés.
Martin Crowley enseigne à l’université de Cambridge (U.K.).
Il est un connaisseur particulièrement attentif de la pensée française contemporaine. Poursuivant le travail entrepris dans Robert Antelme, L’humanité irréductible (Lignes, 2004), il propose ici rien moins que la formation d’un néo-humanisme, ou d’un humanisme post-humaniste, fondé sur « l’homme sans », homme dont l’ontologie est négative, que définit ce qu’il n’est pas. Cet essai inaugure la collection « Fins de la philosophie », dirigée par Michel Surya.
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À l’heure où une véritable gauche de combat prend corps (le congrès fondateur d’un « nouveau parti anticapitaliste » est prévu en janvier 2009), Daniel Bensaïd propose sa réflexion sur les évolutions de la « gauche de gauche » intervenues depuis la chute du mur de Berlin et qui ont conduit à sa présente « recomposition ». Penser, Agir explicite les raisons qui ont poussé la LCR à décider de sa dissolution et pose des jalons pratiques et théoriques pour le nouveau parti.
Mort le 22 septembre 2007, le philosophe André Gorz a laissé une œuvre critique d’une grande clairvoyance. Dans le présent texte d’hommage, Arno Munster nous invite à explorer l’itinéraire de pensée et de vie de celui que l’on considère, à raison, comme le principal fondateur de l’écologie politique.
La réduction rétrospective du mouvement de Mai
à une volonté de libération anti-autoritaire et de modernisation des mœurs constitue une lecture dépolitisée et dépolitisante. Chaque anniversaire de 1968 a contribué à ce « polissage ». Daniel Bensaïd et Alain Krivine s’appliquent, dans le présent essai, à montrer en quoi l’esprit de révolte n’est pas moins nécessaire aujourd’hui qu’alors.
Que le travail nous soit présenté comme une « valeur » (morale), alors même que sa valeur véritable n’a jamais été aussi faible relève de l’artifice grossier. À l’heure ou le capital global semble être venu à bout de tous les obstacles extérieurs qui l’entravaient encore, c’est un facteur interne qui vient le menacer : la désaffection croissante de ses « ressources humaines ». Si le développement du capitalisme a pour condition primordiale la motivation de ses « agents », alors, pour les adversaires de ce développement, la démotivation est une étape nécessaire.
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Jean Baudrillard est mort le 6 mars 2006. Un année plus tard, Lignes lui rend hommage en publiant ce beau livre d’Alain Gauthier, l’un de ses proches et l’un des meilleurs interprètes de son œuvre et de sa pensée.
Dans « Ce grand cadavre à la renverse », le dernier et très commenté de ses livres, Bernard-Henri Lévy se propose, pour sauver une gauche en perdition, d’habiller philosophiquement le nouveau centre né de la fée Ségolène et de l’enchanteur Bayrou.
À rebours d’une actualité toujours davantage soumise au rythme des déclarations officielles ou officieuses, des faux scoops et des provocations millimétrées, le philosophe Alain Brossat a pris le temps de disséquer, chaque jour, pendant 100 jours, les faits et les paroles de « Bouffon imperator » et de son entourage. Faits et paroles symptomatiques d’une « décomplexion » proche de l’arrogance, dont on souhaiterait qu’elle demeure cantonnée au registre de la simple fiction.
Analyse de Jean-François Bert
Inédit. Deux philosophes que tout semble séparer (l’âge, l’histoire, l’engagement) dialoguent. Raymond Aron vient de faire paraître Les Étapes de la pensée sociologique. C’est sur ce livre que devait porter l’entretien ici retranscrit pour la première fois. Or, c’est au contraire autour de celui que Michel Foucault vient de publier, Les Mots et les Choses, que s’organise la conversation.
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Les détracteurs du « gouvernement Sarkozy » devront s’y résoudre : ce n’est pas plus dans l’examen de la personnalité de son « chef » que dans le compte des ralliements qu’il suscite qu’ils trouveront le moyen d’en précipiter la chute.
Le philosophe Alain Badiou pose que, face à la brutalité (historiquement inscrite et idéologiquement fondée) des lois actuelles, la gauche ne peut qu’assumer à son tour l’héritage de ses valeurs essentielles, celles que le gouvernement et ses amis se plaisent à désigner comme obsolètes, irresponsables, ou même dangereuses. Ce n’est qu’ainsi qu’une véritable politique d’émancipation pourra à nouveau émerger.
Après le Portrait de l’intellectuel en animal de compagnie (De la domination 3, Farrago, 2000) Michel Surya développe dans ce quatrième volet de la série « De la domination » une critique sarcastique de la défense, par ceux qu’il appelle « les travailleurs de l’industrie du spectacle et du divertissement de masse », de leur statut d’exception. Critique qu’il étend aux autres secteurs de l’activité de l’art dit vivant.
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