Essais
LA VALEUR D’USAGE DE D.A.F. DE SADE
Presque inconnues, ces « adresses » de Georges Bataille à André Breton sous forme de « Lettres ouvertes à des camarades » marquent l’apogée de la très violente altercation des deux hommes au tournant des années trente. Le motif : Sade, et l’usage qu’on en fait. Un usage de fou, selon Breton parlant de Bataille ; d’hypocrite, selon Bataille parlant de Breton. Ceci cependant en résulte qui identifie exemplairement Bataille : c’est dans ces textes qu’apparaît et se constitue le concept d’ « hétérologie ».LE SUJET DE L’HISTOIRE
Si le cœur de l’événement est l’élimination du témoin, il ne peut pas être question de témoigner de ce qui est arrivé au cœur de l’événement. En d’autres termes, il ne peut pas y avoir de relation humaniste à la Catastrophe. Et, inversement, aucun témoignage entendu en termes humanistes ne peut rendre compte de la Catastrophe.LES CHRONOPHAGES
Au travers du prisme marxien du temps de travail considéré comme mesure de la valeur, Jean-Paul Galibert introduit la notion de « double travail », qui consiste à faire payer le consommateur deux fois : une première fois pour acquérir le bien, l’instrument « chronophage », une seconde fois pour imaginer et produire le contenu correspondant à sa forme vide.LES EXCÈS DU GENRE
Honni par une droite réactionnaire qui se cherchait une identité, célébré par une gauche intellectuelle qui a pourtant tardé à en entreprendre l’étude, le genre se retrouve au cœur de polémiques politiques violentes. En désaccord avec les uns et les autres, Geneviève Fraisse fait d’abord le point sur celles-ci, et ce qu’elles signifient. Et s’emploie ensuite à constituer avec ce mot en partie nouveau un nouvel objet de pensée philosophique, dans la droite ligne de ses travaux sur l’émancipation des femmes et l’égalité des sexes.POURQUOI LA GUERRE AUJOURD’HUI ?
Unique débat public, resté inédit, entre deux des intellectuels français les plus importants de la fin du siècle dernier, en février 2003, à la veille de l’intervention américaine en Irak. Opposant les moyens de la pensée à cette guerre-là, qui s’exceptait de tout droit international ; pensant la guerre contemporaine en général et les guerres à venir. Un DVD de l’enregistrement du débat est joint au livre.1968 FINS ET SUITES
La réduction rétrospective du mouvement de Mai à une volonté de libération anti-autoritaire et de modernisation des mœurs constitue une lecture dépolitisée et dépolitisante. Chaque anniversaire de 1968 a contribué à ce « polissage ». Daniel Bensaïd et Alain Krivine s’appliquent, dans le présent essai, à montrer en quoi l’esprit de révolte n’est pas moins nécessaire aujourd’hui qu’alors.À EN-TÊTE DE « CRITIQUE »
La naissance d’une grande revue, vue de l’intérieur, au moyen de la correspondance échangée par son fondateur et directeur, Georges Bataille, et celui qu’il associa de fait à sa direction les cinq premières années, l’important philosophe allemand Éric Weil. Correspondance dans laquelle se lisent les lignes de force de l’immédiat après-guerre intellectuel et politique.À TRAVERS LE RÉEL
Slavoj Žižek est un insatiable penseur du réel qui cherche à abolir la frontière entre le concret et l’abstrait. La présente série d’entretiens inédits menés par Fabien Tarby permet de préciser les principales lignes de force de sa philosophie vive et engagée, jamais oublieuse de l’état présent du monde.ANDRÉ GORZ ou Le socialisme difficile
Mort le 22 septembre 2007, le philosophe André Gorz a laissé une œuvre critique d’une grande clairvoyance. Dans le présent texte d’hommage, Arno Munster nous invite à explorer l’itinéraire de pensée et de vie de celui que l’on considère, à raison, comme le principal fondateur de l’écologie politique.ANDRÉ TOSEL, PENSEUR DE L’ÉMANCIPATION
Arno Münster rend ici hommage à l’œuvre d’André Tosel, dont on s’étonne qu’elle n’ait pas davantage été connue. Il la critique aussi bien, en toute amitié, depuis les points de vue qui lui sont propres, poursuivant en somme ce qui a lié essentiellement leurs deux pensées et les a parfois opposés, des années durant.ARTAUD ET PAULE
De même qu’Antonin Artaud s’est donné tout entier à la littérature, opérant l’un des sacrifices les plus hauts que celle-ci a connus, Paule Thévenin s’est donnée tout entière à Antonin Artaud, faisant de son sacrifice propre le moyen par lequel son œuvre sans commune mesure est arrivée jusqu’à nous, en deux temps en quelque sorte.