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lettre d'information

couverture de DAS KIND (L'ENFANT)
96 pages - 11,50 €
Lignes-Léo Scheer

DAS KIND (L’ENFANT)

récit

Traduit de l’allemand par François Mathieu

Postface de Michel Surya

« C’est le témoignage élémentaire d’un être abusé par tous les bons esprits, sous la forme d’une grande œuvre poétique que le monde n’a pas encore reconnue à sa juste valeur ».
Thomas Bernhard, 1988

Das Kind (L’Enfant) est la première œuvre en prose publiée de Christine Lavant. Ce récit est celui de son séjour à la clinique. Il ouvre la publication des œuvres complètes de Christine Lavant (avec, début 2007, la parution chez Lignes d’un important recueil de ses poèmes, intitulé Un Art comme le mien n’est que vie mutilée).

Dès sa naissance en 1915 dans une vallée de Carinthie, Christine Lavant, neuvième enfant d’une famille de mineurs, est gravement malade. En 1927, à douze ans, elle parcourt à pied les soixante kilo-mètres qui séparent son village natal de la clinique ophtalmologique de Klagenfurt. Elle souffre des scrofules, maladie qui, à l’époque, touche fréquemment les pauvres, et la rend presque aveugle. Traitée aux rayons X, elle souffrira de brûlures au cou et au visage qui dureront des années et lui laisseront des traces indélébiles.

On ne peut séparer les conditions existentielles de la volonté créatrice de l’écrivain. Enfermée dans la prison de son corps et empêtrée dans un conflit constant avec lui, elle fait des combats qui s’y déroulent le thème central de son écriture. Le corps douloureux devient le signe qui permet un questionnement existentiel et l’isolement physique le moyen d’exprimer des angoisses fondamentales.

Si douloureux que puisse sembler ce livre, il n’en relève pas moins d’un merveilleux étrange, et même rare. Tout est fait pour humilier cette « enfant », tout est fait pour qu’elle soit abandonnée (sa condition sociale, sa maladie qui l’enlaidit) ; cette humiliation, cet abandon lui font cependant rêver un monde d’une grâce incroyablement singulière, débarrassé de tout ressentiment, grâce qu’il est possible de qualifier de « mystique ».

Mystique elle-même singulière, qui emprunte au merveilleux des contes autant qu’à l’imaginaire religieux ; mystique de l’attente de la consolation – consolation que seul celui qu’elle appelle « l’ange fort » lui apportera –, consolation dont elle ne doute pas en apparence, mais dont elle doute cependant au plus haut point.

Tout l’art bouleversant de Christine Lavant est contenu dans ce très court récit d’une simplicité enfantine, qui ne force pas seulement l’admiration mais aussi bien, sans doute, l’amitié. C’est pourquoi nous avons décidé de commencer par lui l’entreprise de publication de ses œuvres complètes en français.

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Éditeur : Lignes-Léo Scheer
Prix : 11,50 €
Format : 13 x 19 cm
Nombre de pages : 96 pages
Édition courante : 25 août 2006
ISBN : 2-84938-066-6
EAN : 9782849380666