Alain Brossat
Alain Brossat est né 1946 à Villefranche-sur-Saône. Il est professeur au département de philosophie de Paris-8 Saint-Denis depuis 2003. Autres professions exercées : journaliste (1968-1979), traducteur (1971-1985)
Activités en matière d’enseignement
Spécialisation en philosophie politique et philosophie contemporaine. Thèmes traités : système politiques et formes de gouvernementalité, biopolitique, biopouvoir, violence et politique, violences extrêmes, exterminations et génocides, crimes d’Etat et Justice internationale, démocratie et totalitarisme, mémoire collective, résistances et contre-conduites…
Auteurs particulièrement travaillés : Michel Foucault, Gilles Deleuze, Hannah Arendt, Norbert Elias, Walter Benjamin, Pierre Clastres, Zygmunt Bauman, Jacques Rancière, Alain Badiou, Giorgio Agamben…
Enseignement dispensé dans tous les cycles, avec un accent particulier porté depuis 2003 sur les séminaires destinés aux étudiants avancés travaillant sur l’œuvre de Michel Foucault et les questions de la biopolitique.
Fréquentes activités d’enseignement à l’étranger : Université de Constance (RFA), 1980, Université de Santiago (Chili), 1998, Université Shiao-Tong et autres (Taiwan), 2005 et 2008, Université de Tokyo (Taita), 2006. Depuis 2000, enseignement périodique à l’Université d’Evry (génocides, violences extrêmes et modernité).
Direction de 25 thèses.
Activités en matière de recherche
Animation du groupe de recherches interdisciplinaire « Mémoire grise à l’Est », Paris 10/BDIC, 1982-1992.
Responsable de la sous-équipe B dans le cadre du LLCP, laboratoire de recherche rattaché au département de philosophie de Paris 8 et à l’Ecole doctorale « Logiques du sens ».
Membre du réseau interdisciplinaire « Terra », spécialisé dans l’étude des migrations et de leur gestion étatique.
Enseignant-chercheur rattaché à la Maison des Sciences de l’homme Paris-Nord.
Activités en matière d’édition
Membre des comités de rédaction des revues Lignes et Drôle d’Epoque (1997-2007), L’Alternative (1980-86).
Responsable de la collection « Esthétiques, culture et politique » (Editions de l’Harmattan)
Activités en matière administrative
Responsable du 1er cycle du département de philosophie de Paris 8 de 1995 à 1999.
Publications
Le grand dégoût culturel, Seuil, 2008.
Bouffon Imperator, Nouvelles Editions Lignes, 2008.
Le Sacre de la démocratie. Tableau clinique d’une pandémie, Anabet 2007.
De l’autre côté de la Terre. Taïwan, Japon, novembre 2005-février 2006, L’ Insulaire, 2007.
La Résistance infinie, Lignes-Manifestes, 2006.
Le Serviteur et son maître. Essai sur le sentiment plébéien, Léo Scheer, 2003.
La Démocratie immunitaire, La Dispute, 2003.
Pour en finir avec la prison. L’état d’exception permanent, La fabrique 2001.
La paix barbare. Essais sur la politique contemporaine, L’Harmattan 2001.
L’animal démocratique. Notes sur la post-politique, Farrago, 2000.
Au miroir de la guerre. Réflexions sur la guerre du Kosovo (en coll. Avec Jean-Yves Potel), Ed. de l’Aube, 2000.
Un communisme insupportable. Discours, figures, traces, L’Harmattan, 1997.
L’Epreuve du désastre. Le XX° siècle et les camps, Albin Michel, 1996.
Fêtes sauvages de la démocratie, Austral, 1996.
Les Tondues, un carnaval moche, 1992, Manya (réédition en Hachette Littératures, 1996 et 2008)
Agents de Moscou, Gallimard, 1988.
Tête de loir , suivi de Kafka en Palestine, Cent pages, 1988.
Le Yiddishland révolutionnaire (en coll. Avec Sylvia Klingberg), Balland, 1985 (réédition chez Syllepse en 2009).
Résumé de mes activités au cours des trois dernières années
En matière d’enseignement
Au département de philosophie de Paris 8 :
Cours de licence : « Gouvernement des vivants, gouvernementalité, dispositifs de sécurité chez Michel Foucault » ; « Mal moral et mal politique » ; Approches des formes démocratiques contemporaines » ; « Le plébéien et la modernité (A partir des Confessions de J.J. Rousseau).
Cours de master : « Le droit à la vie » ; « La médicalisation de la société » ; « Réception et usage contemporains de Michel Foucault »
Séminaires de doctorat : « La figure du bourreau dans les violences extrêmes contemporaines » ; « Peut-on rire de l’extrême ? » ; « La littérature et la philosophie à l’âge des camps » (en collaboration avec Pierre Bayard).
Dans d’autres universités :
Cycle de conférences sur la biopolitique et le biopouvoir à Taiwan et à Tokyo (2005, 2006, 2008).
Cycle de cours à l’ Ecole normale supérieure de Port-au-Prince (Haïti), 2006 (Littérature et philosophie »).
Cours annuel à l’Université d’Evry : « Massacres de masse et génocides ».
TOUS COUPAT TOUS COUPABLES
À partir de l’affaire dite « de Tarnac » et de l’accusation de terrorisme faite à Julien Coupat, le philosophe Alain Brossat interroge le rapport qu’entretient notre société démocratique avec la violence : Qu’est-ce qui est violent ? L’émeute qui a embrasé une cité de banlieue suite à une « bavure » policière – ou l’action policière elle-même ? une occupation d’usine accompagnée de quelques saccages – ou le licenciement collectif qui l’a précédée ? une attaque de banque – ou les escroqueries en grand commises par des prédateurs de haut vol comme Kerviel ou Madoff ?TOUS COUPAT TOUS COUPABLES
La campagne qui s’est développée en faveur des inculpés de Tarnac est portée par un si vif et si constant désir d’innocence, de si persistantes références à la légalité, à l’inoffensive innocence des inculpés qu’il apparaît très distinctement que, pour l’essentiel, le référent démocratique indistinct continue à obscurcir la perception du présent politique de ceux qui s’y trouvent mobilisés.BOUFFON IMPERATOR
À rebours d’une actualité toujours davantage soumise au rythme des déclarations officielles ou officieuses, des faux scoops et des provocations millimétrées, le philosophe Alain Brossat a pris le temps de disséquer, chaque jour, pendant 100 jours, les faits et les paroles de « Bouffon imperator » et de son entourage. Faits et paroles symptomatiques d’une « décomplexion » proche de l’arrogance, dont on souhaiterait qu’elle demeure cantonnée au registre de la simple fiction.LA RÉSISTANCE INFINIE
Nos sociétés sont vouées à l’apolitisme ou à la dépolitisation dès lors qu’elles instituent des formes de citoyenneté destinées à procurer des garanties immunitaires et non à établir une vocation à être libre en tant que « destiné aux affaires publiques ».
LE SERVITEUR ET SON MAITRE
Plus qu’une figure littéraire, le personnage du serviteur traverse les genres en tant que figure politique : il est celui qui n’a que le langage pour protester contre sa servitude. Et ce langage compte pour beaucoup dans la perte d’autorité des maîtres, produisant de l’égalité et de la sagesse dans une situation inégalitaire et délirante (se faire servir) ; en un mot : produisant de la philosophie.