Un souci d’exactitude a, toute sa vie, animé Paule Thévenin. Un souci de vérité. Une vérité vécue le plus souvent comme un combat. La littérature ne fut pas pour elle un divertissement. Et chaque œuvre a constitué à ses yeux un enjeu qu’il y avait lieu de percevoir, d’interpréter et de restituer dans toutes ses manifestations, sans exclure aucune des circonstances dans lesquelles elle était née. C’est pourquoi ce volume fait montre d’un souci d’exactitude historique et littéraire qui constitue l’une des formes de la volonté de pédagogie qui a toujours caractérisé Paule Thévenin.
Les auteurs dont parle celle-ci forment une constellation. Ils sont ses amis et c’est en amie qu’elle parle d’eux. Ils constituent aussi une époque, et c’est de cette époque que Paule Thévenin se fait pour nous le témoin privilégié et comme l’ordonnatrice secrète. Cette époque est résolument moderne, comme disait Rimbaud. C’est toute entière vers la modernité, artistique, intellectuelle, littéraire, que penche Paule Thévenin et dont, par tous les moyens dont elle dispose, elle se fait l’intercesseur.
On sait de Paule Thévenin qu’elle fut l’éditrice d’Antonin Artaud, qu’elle est celle qui a sauvé plus de la moitié de cette œuvre exceptionnelle, et qu’elle a consacré ensuite sa vie, avec une patience passionnée et scrupuleuse, à la publier intégralement,. On saura désormais que c’est sur un mode ni moins passionné ni moins scrupuleux qu’elle s’est aussi consacrée à la révélation des œuvres de ses amis les plus proches.
Ils ont pour nom : Adamov, Blin, Boulez, Breton, Genet, Gilbert-Lecomte, Paulhan, Ponge, etc. À chacun d’eux elle consacre un ou plusieurs des textes que réunit ce volume pour la première fois. Ainsi, bien sûr, qu’à Artaud et au surréalisme.
Dans la presse :
« Dans le dernier livre de Paule, on trouve d’excellents textes sur Ponge, Genet, Breton, Giacometti. Preuve que son rôle dans l’histoire de l’art et de la littérature ne se sera pas limité à éditer Antonin Artaud. Elle avait un sens très sûr de la valeur artistique des uns et des autres. Lisez le très bel article qu’elle consacre à Louis-René des Forêts, et vous ne pourrez que regretter, comme moi, qu’elle n’ait pas écrit davantage. Son écriture est splendide. C’est un bonheur de la lire. » Pierre Boulez, Le Monde