Les Habits neufs de l’Empire constitue une réfutation des thèses contenues dans le livre de Michaël Hardt et Antonio Negri, Empire – livre qui connaît un important succès depuis sa parution en novembre 2000.
Que disaient en substance Hardt et Negri ? Qu’en devenant global, le monde n’est plus l’extension à l’échelle mondiale de l’impérialisme américain (l’américanisation du monde), mais lui-même et en tant que tel un « empire », sorte de qualité nouvelle qui appelle des revendications elles-mêmes nouvelles, non plus politiques mais post-politiques (citoyennetés, autonomies, etc.) et rend l’anticapitalisme obsolète. De là le succès qu’ont fait à cette interprétation les partisans des « nouvelles technologies » et autres « nouvelles économies ».
Dans leur courte réponse polémique, Anselme Jappe et Robert Kurz affirment que le concept même d’« Empire », présenté par Hardt et Negri comme une avancée majeure dans l’analyse du monde contemporain, est loin de caractériser une nouvelle époque du capitalisme mondialisé, et ne fait qu’en revêtir l’effondrement avec des habits tout rhétoriques. Plus crûment, ils voient dans ce concept un recyclage des vœux pieux du vieux socialisme. C’est à le démontrer que s’emploie ce livre qui devrait faire débat.
Anselm Jappe et Robert Kurz font partie du groupe allemand Kiris, dont Lignes a publié le Manifeste contre le travail en 2002.