Mario Perniola, dont les études sur l’esthétique font autorité en Italie, propose de prendre modèle sur la jouissance spéculative ou théorique (on l’oublie trop souvent en effet : penser est un plaisir), laquelle construit, élabore, cherche mais ne conclut pas, pour constituer le modèle d’une jouissance érotique qui, pareillement, construit, élabore, cherche, mais ne conclut pas davantage.
En d’autres termes, une jouissance érotique qui cesse de prendre l’orgasme comme finalité, et maintient la tension sexuelle à son degré d’intensité le plus grand. Si le penseur est chose pensante, le baiseur doit être chose sentante. « Chose » en effet et Perniola y insiste longuement, parce que seule la neutralité de la chose est susceptible de s’accorder en tout à tous comme choses eux-mêmes. Les développements de Mario Perniola font alterner les registres, dans une traduction remarquable de Catherine Siné.
Un tel livre pourrait sans mal constituer, pour tous ceux qui le liront, une nouvelle bible sexuelle, un peu comme Wilhelm Reich il y a cinquante ans avec La Fonction de l’orgasme. Il Sex appeal dell’inorganico a d’ailleurs connu un succès immédiat en Italie, où il s’en est vendu 10 000 exemplaires, ce qui en fait une sorte de best-seller philosophique atypique. Il a été également traduit dans une dizaine de langues, la France ne venant, comme souvent, qu’en dernier.
Dans la presse :
« Comment deux êtres peuvent-ils connaître une excitation sexuelle infinie ? L’idée d’amour éternel rend déjà incrédule... Le Sex-appeal de l’inorganique offre pourtant une réponse des plus sérieuse, en dépit de son extravagance apparente. Essai qui tient à la fois de la narration littéraire, du théorème et du manuel, il met notre flair en éveil. » Gilles Magniont, Le Matricule des anges
« Le livre est cru et sophistiqué, un peu comme son auteur, Mario Perniola, penseur subversif post-moderne et professeur d’esthétique à l’université de Rome. » J.-B. Marongiu, Libération