Président de l’Observatoire des libertés publiques qui publie chaque mois le bulletin d’information Que fait la police ?, et auteur d’une trentaine d’ouvrages à caractère historique et politique, notamment sur tous les abus commis au nom de l’État français, Maurice Rajsfus s’intéresse ici en particulier à la Seconde Guerre mondiale et au rôle des forces répressives, hier comme aujourd’hui.
Réflexion atypique relancée par la commémoration massive de la tragique histoire des rafles, de l’extermination et de la déportation, le propos de Collapsus est d’emblée polémique. Si ce récit, à la fois historiographique et autobiographique, est singulier, c’est parce que, loin d’en rester aux faits du passé, la réflexion élargit son objet à tout système de terreur, à tout génocide, désignant ainsi sa véritable question : la condition humaine.
Se contenter de ressasser des témoignages plaintifs n’est pas la meilleure façon d’éviter que tout un peuple ne voue trop vite à l’oubli un passé aussi effroyable qu’inacceptable. La manie de la commémoration – en faisant couler des larmes sur ceux qui sont morts il y a soixante ans, en désignant des coupables pour mieux s’en excepter –, n’est-elle pas aussi le moyen de masquer les génocides présents, d’éluder la question de ce qui, en l’homme, rend possible l’inimaginable ?
COLLAPSUS
Survivre avec Auschwitz en mémoire
En librairie le 2 novembre 2005
Comment, en 1941, l’administration, la police et les transports ont-ils pu si volontiers organiser les rafles et participer à la déportation des juifs de France ? Comment, aujourd’hui, se convaincre que les autorités « légitimes » de l’État, dans des conditions comparables, se comporteraient différemment ?